4.5 - Thème n° 5 - Circuler et transporter malgré les abîmes


Les dessins des routes au flanc des pentes abruptes, leur aspect vertigineux et les difficultés de leur passage au fond des vallées étonnent et même préoccupent beaucoup de visiteurs. Manifestement circuler et surtout transporter des marchandises a du poser de tout temps de sérieux problèmes dans ce pays.

Jusqu'au début du 20e siècle, les communications se sont faites principalement dans le sens Nord/Sud, c'est à dire en coupant les Gorges. Contrairement à l'impression que l'on peut avoir aujourd'hui, les Gorges ne constituaient nullement une voie de passage naturelle. Jusqu'au début du 20ème siècle, aucun chemin ne reliait Ste Enimie aux Vignes et les barques servaient surtout pour les transports de proximité.

Les plus anciennes liaisons semblent bien avoir été les deux principales drailles, traversant le Méjean, pour l'Aubrac ou la Margeride, l'une par la Malène, l'autre par Ste Enimie. Il existe de fortes présomptions pour qu'elles aient déjà été en usage au premier âge du fer au moins. (A. Sautou).

Les principaux villages sont situés aux points où la traversée des Gorges était la moins difficile (là où les failles recoupent la vallée).

La plupart des chemins carrossables ont été créés au milieu du 19e siècle seulement. A la périphérie du pays, l'apparition des chemins carrossables s'est effectuée au cours du 18e et est liée au développement du commerce des Cadis. A la fin du 17e siècle le seul moyen d'aller de Mende à Montpellier reste encore le dos de mulet. Les routes de Mende ou de Marvejols vers la Canourgue et Millau sont du milieu du I8e.

Dans le secteur proprement dit, la route de Molines à Balsiège "L'estrade" est la première construite au début du 18e pour des raisons stratégiques. La plupart des autres chemins carrossables sont postérieurs au milieu du 19e.

Le Tarn est utilisé pour les transports de bétail ou de denrées à courte distance, entre villages voisins et pour le flottage du bois.

Le premier âge du tourisme, avant la route

Après la révélation des gorges et des grottes (Dargilan, l'Aven Armand ... ) par Martel, le premier tourisme au parfum d'aventure est plein de pittoresque.

Le charme de la descente en barque de Ste Enimie au Rozier compense les conditions sommaires de l'hébergement et la lenteur des transports.

La construction de la route des Gorges de 1903 à 1908, grands travaux dont la mémoire doit être rappelée.

Car elle fut l'oeuvre, en grande partie, de gens du pays qui fournirent la main d'oeuvre et l'outillage. Compte tenu des moyens de l'époque les difficultés (et sans doute aussi les accidents) n'ont pas du manquer.

Les communications, problème ardu, aujourd'hui comme hier

D'une certaine façon la création de la route des Gorges a inauguré une nouvelle série de difficultés.

Avec l'accroissement du flux de visiteurs, la tentation est grande de procéder sans cesse à de nouveaux travaux pour faciliter la circulation. Mai cela peut aboutir rapidement à une dégradation de la beauté et de l'ambiance du site (il ne manque pas d'exemple où le tourisme a fini par " scier la branche" sur laquelle il était assis).